Dernière maj le 07/02/2005

Les conséquences possibles de l'effet de serre


Cette belle plage de Marie-Galante sera t'elle engloutie?

Les efforts des venitiens pour sauver leur ville seront ils suffisants?

Ce joli moulin à marée, symbôle du développement durable est il menacé?



Introduction
La fonte des glaces
La montée des eaux
L'assèchement de grands fleuves
Les tempêtes plus dévastatrices
Une augmentation des sécheresses
Une augmentation des vagues de chaleur
Un manque de nourriture
La disparition massive des espèces


Introduction
En excluant l'hypothèse catastrophique de la libération des hydrates de méthane dans l'atmosphère (prions pour que nous ayons réagit avant) et en restant dans une hypothèse d'un réchauffement moyen de l'ordre de 5 degrés, essayons d'en voir les effets probables.

Les conséquences ne sont pas clairement prévisibles car les interactions des différents éléments qui gèrent le climat sont extrêmement complexes. Par exemple, un réchauffement global de la planète pourrait avoir un effet sur les courants marins, en particulier sur le Gulf-Stream qui adouçit les côtes européennes. Ce courant marin dont le moteur dépend de la température et de la salinité des eaux pourrait être durablement déréglé par une élévation de la température. On pourrait alors avoir un refroidissement paradoxal du climat de l'Europe du Nord.

Il n'en reste pas moins que les effets se précisent et que nous commençons à en payer les conséquences.

 

La fonte des glaces

La fonte des glaces est une manifestation désormais nettement visible du réchauffement climatique actuel. Partout, la glace fond dans l'Arctique la couche de glace a déjà diminué de 42% en épaisseur et de 6% en surface. Dans une déclaration d'août 2003, le professeur Ola Johannessen, Coauteur du rapport "Changements climatiques de l'Arctique" a affirmé : "Depuis 1978, la calotte glaciaire Arctique a diminué de près de 3 à 4% par décennie. A la fin du siècle, il n'y aura plus de glaces au pôle Nord l'été. Si les émissions de CO2 continuent de s'accélérer, cela se produira peut-être avant". Les observations par satellites viennent corroborer cette affirmation en montrant qu'un très net rétrécissement de la calotte a déjà eu lieu. Dans 50 ans l'océan Arctique pourrait être libre de glaces l'été, ce qui réjouit le commerce.

Cette fonte des glaces polaires va avoir pour effet le plus notable, non pas une montée des eaux, l'eau liquide ne pèse pas plus lourd que la glace, mais une perturbation du Gulf-Stream, dont le moteur provient de l'augmentation de salinité de l'eau dans l'océan Arctique causée par la glaciation de l'eau. La disparition du Gulf-Stream et des autres courants thermohalins de la planète n'auraient pas pour seule conséquence le refroidissement des côtes européennes en hiver, la modification des courants océaniques thermohalins aurait pour impact de réduire les réserves de poissons. En effet, ces courants remontent à la surface des océans des substances nutritives, ils favorisent par la chaleur qu'ils transportent la croissance du plancton qui est à la base de la chaîne alimentaire dans les océans.

Le deuxième effet de la fonte des glaces polaire sera d'accentuer le phénomène de réchauffement. A l'inverse de ce qui s'est produit il y a 800 millions d'années quand le rayonnement solaire s'est affaibli et que la terre s'est totalement glacée, la fonte de la glace va amoindrir la réfraction des rayons solaires et augmenter la chaleur absorbée par la terre.

Les scientifiques du worldwatch-Institute ont mesuré une diminution de 6% de la surface de la calotte Arctique et surtout une diminution de 4% de son épaisseur en moins de 30 ans.

On assiste également à une fonte de tous les glaciers terrestres. partout, de l'Himalaya au Kilimandjaro en passant par les glaciers alpins, on constate que les glaciers reculent. Le WorldWatch-Institute dresse un inventaire du recul de ces glaciers partout dans le monde :

La fonte des glaces a concerné toutes les montagnes, y compris les monts du Caucase, la cordillère des Andes et, bien entendu, l'Himalaya.

 

La montée des eaux

Pour l'instant, tous les modèles mettent en évidence un réchauffement plus marqué en Arctique qu'en Antarctique. C'est une chance, car la calotte glaciaire Arctique est une mer gelée. Sa fonte ne provoquera aucune hausse du niveau de l'eau, alors que la calotte antarctique se trouve sur un continent et sa fonte aurait des conséquences désastreuses sur le niveau des mers.

Avec une augmentation de l'ordre de 5 degrés dans les 50 années qui viennent nous n'aurons pas encore droit à la fonte massive des glaces polaires (en Antarctique et au Groenland) qui ferait monter le niveau de la mer au niveau ou il était à l'ère primaire. A cette époque le niveau d'eau était nettement plus élevé et Paris était alors sous les eaux.

Le froid polaire devrait rester suffisant dans un premier temps, inférieur à zéro, pour éviter une fonte massive des glaces terrestres. Cependant, selon des évaluations courantes, le réchauffement terrestre devrait provoquer d'ici à l'an 2050 une élévation du niveau de la mer variant entre 7 et 100 centimètres, en raison de l'expansion des océans au fur et à mesure qu'ils se réchauffent (plus l'eau est chaude, plus les molécules sont dispersées, plus l'eau prend de place et plus le niveau monte) qu'à cause de la fonte des glaciers terrestres et des calottes de glace du Groenland et de l'AntArctique.

On estime, tout de même que le Groenland perd plus de 1 m d'épaisseur sur ces bords est et sud. Comme la zone où se trouve le Groenland est celle qui va se réchauffer le plus rapidement selon toutes les simulations, il n'y a que peu de chances que cette tendance s'inverse.
Or ce glacier a une épaisseur de 2km par endroit et des scientifiques de la NASA ont fait état dans un article de
la revue Science de Juillet 2000 qu'une disparition totale de la glace du Groenland engendrerait une montée des eaux de 7m. (je rappelle que le Groenland, n'a pas toujours été couvert de glace et que Groenland signifie "Terre verte", nom qui lui fut donné par le chef viking Eric le rouge au moment de sa découverte en l'an 982 après JC).

L'AntArctique, contient plus de 90% de la glace terrestre et heureusement, les modèles montrent que le réchauffement y est moins marqué.

Les conséquences d'une élévation de un mètre du niveau de la mer ne seraient pas anodines pour autant (le terrible Tsunamis de décembre 2004 est venu nous le rappeler tragiquement) puisqu'on estime qu'une élévation d'un mètre du niveau de la mer affecterait jusqu'à 300 millions de personnes. Les conséquences de cette augmentation du niveau de la mer seraient encore accrues par des phénomènes de tempêtes violentes. Des régions vulnérables comme les deltas du Gange, les pays composés d'îles comme les Maldives, des pays de Polder comme la Hollande ou la Floride, ou encore l'immense population du Bangladesh ainsi que de très grandes villes dont New York pourraient courir de grands risques. Déjà, l'archipel corallien des Tuvalus s'est retrouvé totalement submergé en février 2003 lors d'une grande marée. Selon le ministère néerlandais de l'environnement, pour connaître les vrais risques, il ne faut pas tenir compte uniquement de l'augmentation du niveau de la mer, il faut rajouter les risques induits par les tempêtes. Sous l'effet de vents violents, ils estiment qu'une élévation d'un mètre de la surface de la mer affecterait toutes les terres émergées jusqu'à la courbe de niveau de cinq mètres.
Ajoutons que cette montée des eaux s'accompagnera en de nombreux endroits d'une salinisation de la nappe phréatique, ce qui pourrait affecter les réserves en eau potable de nombreuses populations.

 

L'assèchement de grands fleuves

Un grand nombre de fleuves prennent leur source aux grands glaciers d'altitude. En Himalaya par exemple, rien moins que l'Indus, le Gange, le Mékong, le Yangzi-Yiang et le Fleuve Jaune prennent leur source dans les glaciers himalayens. Or, ces glaciers d'altitude permettent de stocker de grandes réserves d'eau, à la saison des pluies, il y neige abondamment et cette neige est restituée tout au long de la saison sèche. Une fonte totale de ces glaciers aurait pour conséquence probable de provoquer d'importantes crues lors de la saison des pluies et un assèchement de ces fleuves à la saison sèche.
Encore de quoi tendre les relations politiques sur ces terres ou vivent plus de 2 milliards d'habitants!

 

Les tempêtes plus dévastatrices

Dans le rapport du GIEC (Conséquence et Vulnérabilité), on peut lire que "La deuxième menace par son importance vient des cyclones tropicaux (ouragans ou typhons) dont le pic d'intensité pourrait augmenter dans un milieu plus chaud. Les cyclones tropicaux combinent les effets des fortes précipitations, des vents forts et des ondes de tempête sur le littoral et peuvent avoir des répercussions loin dans les terres, mais ils ne sont pas aussi répandus que les inondations et les glissements de terrain. Des dizaines de millions de personnes vivent dans des établissements menacés. Ainsi, le nombre moyen de personnes qui pourraient être victimes d'une innondation lors des ondes de tempêtes côtières augmente fortement (de 75 à 200 millions de personnes, selon les mesures d'adaptation) avec les scénarios moyens d'élévation du niveau de la mer (40 cm d'ici 2080), par rapport aux scénarios sans élévation du niveau de la mer. On a estimé les dommages potentiels causés à l'infrastructure côtière par la montée des eaux à plusieurs dizaines de milliards de dollars pour des pays comme l'Egypte, la Pologne et le Viêt-nam.

A propos de cette augmentation des tempêtes, nous ne sommes déjà plus dans la prospective, mais bel et bien dans le concret. Chacun en France, se souvient des deux tempêtes des 25 et 26 décembre 1999 qui ont ravagées le Nord puis le Sud du pays, avec des vents de près de 200km/h, occasionnant 150 morts dans toute l'Europe et provoquant des dégâts phénoménaux.
Mais ce sont les régions tropicales qui ont essuyées le plus lourd tribut aux tempêtes :

  • L'ouragan Andrew en 1992 a occasionné des dégâts considérables à la Floride
  • L'ouragan Georges en 1998 à fait 4000 morts au Salvador et au Nicaragua et occasionné des dégâts qui dépassait le PIB de ces deux pays.
  • Le typhon Bart en 1999 a ravagé l'île Japonaise de Kyushu
L'année 2004 a encore été particulièrement propice aux ouragans et nous avons même vu apparaître un premier ouragan en atlantique sud.

Ces signes sont concordants avec le réchauffement climatique. Plus de chaleur au-dessus de l'océan signifie plus d'évaporation d'eau et cette eau qui s'est évaporée doit bien retomber sur la terre. Il ne faut donc pas s'attendre à ce que cette tendance à l'augmentation des ouragans, dont les compagnies de réassurances (Swiss Re, Munich Re) savent chiffrer précisément les dégâts occasionnés, diminuent dans l'avenir.

 

L'augmentation des sécheresses

Les Années ou El Nino sévit, on constate une sécheresse énorme d'un coté du pacifique et des pluies diluviennes de l'autre côté. On peut prévoir une augmentation des phénomènes extrêmes, sécheresses inhabituelles et durables. Rappelons qu'en zone tropicale, il suffit de passer d'une saison des pluies d'une durée de 6 mois à une durée de 4 mois pour constater, à quantité d'eau reçue équivalente, un changement radical de la végétation. Cette différence mineure dans la répartition de la pluviométrie transforme la forêt pluviale en zone de savane. Cette dernière contenant bien évidemment beaucoup moins de carbone, augmentent encore la quantité de carbone dans l'atmosphère.

 

L'augmentation des vagues de chaleur

La encore, la France à vécu au mois d'août 2003 un événement climatique majeur qui a occasionné le décès de 15.000 personnes. Cet été là, la chaleur s'était installée sur la France dès le mois de mai, tout le mois de juillet fut particulièrement chaud et c'est une population épuisée par des nuits sans sommeil réparateur qui a du subir la phase de canicule du début du mois d'août. Cette vague de chaleur qui a durement touché la France a fait 30.000 morts dans toute l'Europe.
Tous les experts s'accordent pour dire que le réchauffement climatique pourrait augmenter la fréquence de survenue de ce type de catastrophe climatique.

 

Un manque de nourriture

Bien évidemment l'augmentation de la fréquence des excès climatiques, que ce soit l'excès d'eau (innondations) ou l'excès de soleil (sécheresses, canicules) auront des impacts importants sur l'agriculture et donc sur la ressource en nourriture de la population terrestre. Ce point sera plus particulièrement crucial à mesure que la population humaine augmentera.

 

La disparition massive des espèces

Dans l'Arctique, Au cours des 50 prochaines années, l'augmentation des températures des régions polaires pourrait atteindre jusqu'à 12°C; cet accroissement, d'une rapidité sans précédent, pourrait engendrer l'extinction de beaucoup des espèces polaires les plus connues, ours polaires, morses. La fonte de la couche de glace de l'Arctique détruirait les algues qui poussent sous celle-ci et qui constituent la base de la chaîne alimentaire dont dépendent de grandes quantités de poissons, d'oiseaux de mer et de phoques. Ces derniers ont aussi besoin de la glace comme plateforme, comme base de chasse et comme site de reproduction. Selon des données récentes, la calotte glaciaire de l'Arctique aurait diminué d'environ 30 % au cours de la dernière décennie.

Dans l'Océan nous venons de voir que les perturbations des courants thermohalins auraient un impact négatif potentiellement important sur la vie sous-marine

Sur terre, bien que le CO2 favorise la croissance végétale (regarder les arbres de nos villes comme ils poussent bien!), c'est l'accentuation des périodes de sécheresse, la rapidité des changements climatiques et l'omniprésence humaine qui empécheront beaucoup d'espèce végétale de migrer.

Sur Terre encore, les animaux plus mobiles que les végétaux pourraient migrer plus facilement pour chercher des régions où les conditions de vie pourraient être plus propice, mais ils sont cependant largement tributaires de la végétation. Enfin leur migration sera également entravée par l'omniprésence humaine.

Je n'ai pas cité tous les impacts potentiels du réchauffement climatique sur le fonctionnement de la biosphére. Encore une fois, je vous encourage fortement à lire le rapport du GIEC (Conséquence et Vulnérabilité),

Retour a l'accueil de la description du phénomène