Alors que le G8 avait déclaré qu'il allait faire du changement climatique sa priorité en 2005, le moins que l'on puisse dire est que la 10éme conférence des parties consacrées à la lutte contre le changement climatique a été bien décevante.
Cette conférence qui s'est passée à Buenos Aires du 6 au 17 décembre avait mis deux sujets à l'ordre du jour:
Dès le premier jour de la conférence, les pays en voie de développement (le G77) ont averti qu'il n'accepteraient aucune demande d'engagement de réduction de leurs émissions de GES. La Chine et l'Inde font parti de ce club très fermés et ces deux pays ont vu s'envoler leurs émissions de GES depuis 1990, ce qui est normal au vu de leur taux de croissance (respectivement 9 et 8%).
Les pays dit développés qui ont ratifiés le protocole n'ont plus qu'à se mettre
à l'oeuvre et la tâche ne s'annonce pas simple car les objectifs de réduction
ont été fixés par rapport aux émissions de l'années 1990 et bon nombre sont
les pays qui émettent aujourd'hui largement plus de gaz qu'en 1990. L'effort pour
eux est donc plus grand et le temps pour réduire leur émissions est plus court.
Ainci le Japon a augmenté ses rejets de GES de 12% par rapport à 1990 et le Canada
de 20%. L'effort va être d'autant plus grand pour arriver à l'objectif d'une réduction
moyenne de 5,2% d'ici à 2012.
Rappelons, car il est bon de le faire que les objectifs de Kyoto, n'ont qu'une valeur symbolique par rapport à l'effort qu'il faudrait faire pour enrayer la dégradation du climat. C'est dire comme nous sommes loin de l'objectif de maitrise du réchauffement.
L'administration Bush a pesé de tout son poids pour pour interdire toute discussion pour le post 2012, date à laquelle les premiers objectifs doivent arriver à échéances et ou l'on devrait s'en fixer de nouveaux (NDLR plus ambitieux, j'espère!).
Un processus a été tout de même été initié pour la prise en compte des émissions de gaz à effet de serre des transports internationaux. (NDLR : Comptabiliserons nous enfin les émissions des avions!!)
Les mesures d'adaptation ont cela de frustrants, qu'elles sous-entendent qu'un réchauffement important est inéluctable et que nous avons déjà admis que nous allons devoir, tant bien que mal, nous y adapter. Mais bon, vu la voie que semble suivre l'humanité, il semble que s'adapter au mieux devienne nécessaire. C'est la raison pour laquelle le représentant du pays d'accueil (l'ambassadeur Argentin) avait annoncé dès le début qu'il souhaitait faire de cette conférence, une conférence sur l'adaptation.
De nombreux pays en voie de développement attendaient l'adoption de décisions relatives à l'adaptation et à son financement. Les décisions prises furent assez décevantes puisque l'Arabie Saoudite et les pays de l'OPEP ont souhaité qu'un important soutien financier international leur soit apporté pour développer des technologie de combustion du pétrole moins émetrices et pour que l'on compense la perte de revenu que la lutte contre le changement climatique va provoquer.
Totalement effarant!!!Un accord a quand même été trouvé pour répondre aux inquiétudes des pays en développement, le plan d'action de Buenos Aires sur l'adaptation. Ce plan de travail regroupe et renforce plusieurs décisions existantes sur ce sujet pour faciliter leur mise en œuvre et décide de la tenue d'une réunion d'un groupe d'experts sur la situation des petites îles (NDLR : N'est ce pas trop tard pour TUVALU) en complément des 3 ateliers régionaux initialement décidés.
Pour positiver un peu, un premier retour d'expérience sur l'utilisation
des mécanismes de développement propre.
Cette COP a été l'occasion d'une réflexion sur de nouveaux mécanismes de développement
propre relatifs à la foresterie de petite échelle. Il s'agit tout à la fois de travailler sur
l'amélioration de la comptabilisation du CO2 capturé par la foresterie et aux bonnes
pratiques dans le domaine de l'utilisation des terres et de la foresterie.
Les modalités de comptabilisation du CO2 pour les petits projets puits ont également
été eclairci, leur seuil d'éligibilité défini, les modalités de comptabilisation simplifiées
et des mesures de facilitation prises pour leur mise en oeuvre. Le dispositif des puits de
séquestration du carbone est complet.
Le marché du carbone se met en place. Les quotas ont été distribué à chaque pays
(NDLR Très (trop) largement d'ailleurs). Le prix du marché avoisine les 8 euros la
tonne de CO2. Le marché du carbone et la bourse dédiée à l’achat et la vente
des crédits d’émission non utilisés dans de projets de réduction des émissions sont en place.
Il a été décidé de créer un registre international des quotas qui sera d'accès public.
Les négociations post 2012 sont, pour l'instant dans l'impasse. Je cite "L'alliance menée par l'UE obtint l'organisation d'un séminaire sur le Post 2012, à condition que ses conclusions n'ouvriraient aucune autre négociations sur de futurs engagements" On croit réver!!
La prochaine conférence annuelle COP11 sera également la première liée au protocole de Kyoto et se déroulera du 7 au 18 novembre 2005.
Sources :
Infos de Serre Janvier 2005 17/09/2004.