L'avion a incontestablement été l'innovation la plus marquante du 20éme siècle. Grace à lui, vous passez, en quelques heures d'un point du monde à un autre, de l'hiver à l'été, de l'Europe à l'Asie, de l'Euphrate à la Norvège.... L'Avion est le premier responsable de la globalisation. Les hommes, les marchandises, mais aussi les virus, se déplacent partout dans le monde à grande vitesse. La facilité et la vitesse de transport des hommes, et aussi des marchandises a permis la globalisation actuelle.
C'est l'avion qui a permis le développement du tourisme de masse pour les occidentaux. C'est l'avion qui a permis la délocalisation massive des activités industrielles vers les pays en voie de développement. L'ambivalence de l'avion est ainsi résumée. Outil miracle par certains côtés, l'avion est également source de nuisances. Outre la globalisation, l'avion est un moyen de transport extrèmement polluant. Polluant par le bruit, et polluant par l'effet de serre qu'il génère.
Par les belles journées d'été, si vous regardez le ciel, celui-ci est souvent sillonné de grandes trainées blanches. Ces trainées blanches sont causées par les avions et elles sont parfois si nombreuses qu'elles finissent par former de gros nuages d'altitude. Ces trainées blanches entre autres polluants sont composées de vapeur d'eau. Ces sont donc bien des nuages. Or, il faut savoir que les nuages, la vapeur d'eau est un gaz à effet de serre. Vous constaterez aisément que la température baisse beaucoup moins par une nuit avec nuage que par une nuit sans nuage. Or si la vapeur d'eau est bien un GES, elle n'est pas génante pour le climat, car l'eau finit rapidement par se condenser puis par retomber en pluie.
Ceci est vrai dans la troposphère, mais est beaucoup moins vrai dans la stratosphére, endroit où les nuages d'altitudes créés par les avions sont produits. Dans la stratosphére, en effet, l'air est beaucoup plus sec et a beaucoup plus de difficultés à se condenser en pluie. Conséquences les avions en plus de génerer du CO2 à l'endroit où il est directement efficace (le Kérosène est un dérivé direct du pétrole), crée un deuxième effet de serre en créant des nuages d'altitude durables.
Maintenant que l'on sait qu'il est nuisible, au lieu de favoriser les échanges commerciaux à outrance, ne ferait on pas mieux de les diminuer, de relocaliser l'activité, de reconsommer local plutôt que global. Je pense que oui
Cerise sur le gateau,pour des raisons de difficultés à attribuer à un pays précis
les émissions de GES des avions, ils ont été simplement exclu du périmètre pris
en compte par le protocole de Kyoto!.
Le prétexte en est le suivant. A qui attribue t'on les émissions? :
La conséquence de cette exclusion, est qu'il n'est demandé aucun effort de réduction d'émission au transport aérien. Alors qu'il est le plus polluant, le plus énergivore de tous les modes de transport et qu'il n'y a pas d'espoir que cela change à court terme. Selon le GIEC, l'aviation représente aujourd'hui 3,5% des gaz à effets de serre d'origine humaine, proportion qui pourrait monter à 15% d'ici 2050.
Une tentative de développement d'un avion utilisant l'Hydrogène est en cours, parait il, chez les deux derniers constructeurs mondiaux. Le projet s'appelle CRYOPLANE, sur le site du motoriste SNECMA, on trouve des informations datant du 06/06/2002!! soulignant la faisabilité du projet et l'opportunité pour l'Europe de le développer.
En conclusion, au lieu de se poser la mauvaise question d'un 3éme aéroport à Paris, il me semble qu'il y a plutôt grande urgence à taxer les échanges aériens à une hauteur qui permettrait d'y intégrer leurs coûts écologiques. Il est édifiant de constater que le carburant destiné aux vols commerciaux soit toujours affranchi de taxes. Ce qui rend l'avion artificiellement compétitif.
La vente de permis d'émissions pour les compagnies aériennes, les taxes environnementales éviterait peut être de faire voler des avions afin de transporter des pommes du Chili alors que nous pouvons les produire localement, d'envoyer trop de touristes en Tanzanie.