Les villes sont engorgées, polluées, bruyantes. En partant de ce constat, la loi sur l'air impose, depuis 1996, aux villes de plus de 100.000 habitants, la mise en application de Plans de Déplacements Urbains (PDU) avec pour objectif la réduction du trafic automobile.
Après 8 ans d'application, la qualité de l'air en ville continue de se dégrader.
Pourtant, malgré ce médiocre résultat, l'Etat a décidé de supprimer en 2004 les crédits aux transports urbains pour les consacrer aux infrastructures, en partie, routières. Voilà une bonne façon de soutenir le développement durable et de lutter efficacement contre la pollution urbaine et la production de gaz à effet de serre!!
Quelles sont les raisons qui nous empêchent de retrouver rapidement une qualité de vie acceptable dans nos villes ?
Le poids des mentalités.
En France, la liberté individuelle est souvent associée à l'usage de l'automobile.
Nos concitoyens aiment leur voiture et, tant qu'ils peuvent circuler et se garer,
ils privilégient ce moyen de transport à tout autre, aussi performant et moderne soit-il.
L'absence d'une volonté politique forte.
La plupart des élus, malgré une bonne volonté affichée, ont du mal à concilier
l'inconciliable. Décourager l'usage de la voiture tout en ménageant les automobilistes
qui sont aussi des électeurs.
Ces contradictions se reflètent dans la mise en place de beaucoup de PDU.
L'évolution des plans d'urbanisme.
Chaque commune cherche à se développer et à se dynamiser en attirant une population
jeune et solvable. Partout, les lotissements se multiplient dans de lointaines banlieues,
là où le prix du terrain reste accessible mais ou la voiture devient une nécessité.
Cet étalement des villes participe bien évidemment à l'allongement et à l'augmentation
des trajets.
Ce facteur aggravant n'est pas pris en compte dans les PDU dont les chiffres sont basés,
en général et faute de précision dans la loi, sur des parts de marché. Solution qui
permet de présenter des résultats plus honorables.
Les infrastructures routières.
Sous prétexte de désengorger le centre-ville, de nombreux maires incluent dans leurs
PDU la création d'infrastructures (voies rapides, rocades, ponts, tunnels …). Le coût
de ses ouvrages est colossal pour les finances publiques et la fabrication des matériaux
utilisés est une source non négligeable de gaz effet de serre. Pourtant il est reconnu
et constaté que chaque voie nouvelle génère immanquablement une augmentation de la
circulation et en conséquence une aggravation de la pollution.
Les offres de stationnement.
Sous la pression des automobilistes mais aussi du commerce local, beaucoup d'élus sont
réticents à restreindre le stationnement en centre-ville. De gros travaux (même remarque
que ci-dessus) sont parfois engagés pour remplacer des parkings de surface par des
parkings souterrains dans des lieux pourtant bien desservis par les transports en commun.
Cela participe, sans doute, à l'embellissement de la ville mais n'a aucune incidence sur
le trafic. Pourtant l'absence de places de stationnement fait partie des moyens les plus
dissuasifs à l'usage de la voiture.
Le choix des moyens de transports.
Ne pas gêner la voiture c'est aussi ce qui pousse, bien souvent, des communes à rejeter
les solutions qui les obligeraient à un partage de la voirie, actuellement largement
occupée par l'automobile. Certaines optent pour le métro (ici encore on revient aux
questions de coût et de matériaux ) alors qu'un réseau de tramway serait probablement
plus adapté.