Dernière maj le 06/03/2004

L'explosion de la mobilité


 

Le point le plus marquant de ce 20éme siècle aura été l'accroissement de notre mobilité. Au début du 20éme siécle les transports disponibles étaient limités en nombre et donc très couteux. Pour les transports à courte et moyenne distance, le chemin de fer se développait, l'automobile naissait à peine. Cette limitation des moyens de communication impliquait que les échanges étaient limités et que l'économie restait principalement locale.

Puis peu à peu la voiture se développa et devint accessible pour de plus en plus de monde. A partir de ce moment la mobilité s'accentua énormément à l'intérieur des pays les plus développés, augmentant très nettement les besoins énergétiques. L'ére de l'automobile était partie pour longtemps, intégrant de façon définitive dans l'esprit des populations, la mobilité moyenne distance comme quelque chose de normal, d'indispensable. Et le fait est, qu'elle est effectivemment devenue indispensable. L'explosion de cette mobilité courte et moyenne distance a révolutionné nos façons de vivre. Aujourd'hui nous ne saurions plus faire marche arrière et d'aucun trouve normal de faire des tours de quartier en voiture uniquement pour se "faire la main". Cette normalité est d'ailleurs compréhensible quand on voit l'incurie du commerce et de son sinistre sbire la publicité qui nous poussent au crime constamment. Souvenez vous de la campagne de publicité de Renault qui a d'ailleurs été interdite et qui nous incitait à rouler à l'excés, puisque Renault nous offrait 40.000Km de carburant gratuitement(SIC).

Le commerce a rapidement profité de cet accroissement de la mobilité offert par l'automobile (et par les camions) et peu à peu, de local, le commerce est devenu national puis a commencé à se développer avec les pays voisins. Cet accroissement du périmètre du commerce a eu pour conséquence de concentrer les entreprises. Les économies d'échelle font qu'une grosse unité de fabrication est toujours plus rentable que plusieurs petites. Comme le prix du pétrole est maintenu artificiellement bas du fait de son abondance momentanée, il devient préférable de de fabriquer dans de grosses unités de production et de transporter les biens de consommation que de les fabriquer localement.

La conséquence est loin d'être négligeable. En effet le travail se concentrant dans les endroits ou il est le plus efficace (les grandes villes), un exode rural massif va se déclencher. Les campagnes vont se vider et les grandes villes vont devenir encombrées polluées et difficiles à vivre. Cette mobilité locale ne fait que s'accroitre. Les urbains mal lotis dans les centres villes, n'hésitent pas désormais à faire plusieurs dizaine de kilomètres en voiture pour se rendre sur leur lieu de travail. Ce qui leur permet de vivre un peu mieux dans leur banlieue éloignée. De plus tous ces migrants malgré eux n'aspire qu'à retourner "au pays" dès que l'occasion se présente.

Le second évènement majeur qui va encore accroitre le terrain de jeu du commerce, c'est l'avènement de l'avion. Dans les dernières décennies du 20éme siècle, l'avion s'est popularisé, dans le sens ou il est devenu abordable pour les classes moyennes des pays développés.

La première conséquence est que pour cette population des pays développées, le monde devient accessible. Partir en vacances pour une semaine en Tanzanie devient abordable. Cela à l'interêt de permettre de découvrir d'autres formes de culture que la monoculture américano-commerciale qu'on nous inflige. Mais cela a l'inconvénient majeur d'accroitre faussement notre besoin en mobilité, de nous faire croire que le monde est petit, global, de favoriser partout sur la planète la monoculture occidentale, et surtout, pour ce qui m'interesse, de favoriser les voyages en avion. Or je rappelle que l'avion est trés polluant, il émet du CO2 directement dans la stratosphére (où il est directement efficace) et que l'avion à Hydrogène (CryoPlane) semble au point mort.

La dépendance à l'avion est donc malsaine, d'autant plus que cet accroissement de la mobilité a permis une globalisation du commerce. Le phénomène de concentration expliqué plus haut est devenu mondial. Les échanges commerciaux ont littéralement explosé. L'ensemble des industries de main-d'oeuvre migre vers les pays ou la main d'oeuvre est suffisament formée mais peu payée.

Outre la désertification économique de nos campagnes et le manque de perspective pour nos populations insuffisamment formées (ne nous faisons pas d'illusion tout le monde ne peut pas obtenir un BAC +5), ce qui me chagrine c'est qu'on ne tient pas compte du coût écologique des transports, bien que celui ci soit loin d'être négligeable.

Dans son livre "La grande désillusion", Joseph E.Stiglitz (prix nobel d'économie) Ancien conseiller à la Maison Blanche et ex-Président de la banque Mondiale souhaite favoriser la mondialisation du commerce (en la contrôlant quand même) pour aider les pays pauvres à s'enrichir. Si je partage son idée qu'une planète ou règne autant d'inégalité n'est pas viable, je ne ressens pas la globalisation de commerce (controlée au pas) comme la seule façon de faire. Le coût écologique du Transport étant trop élevé pour les générations futures.

Beaucoup de ces pays pauvres disposent d'une ressource majeure, le soleil. Aider ces pays à installer massivement des installations solaires, pourrait donner des ressources inépuisables (contrairement au pétrole) à ces pays. Ces pays pourraient se développer sur le soleil comme d'autres ont su le faire sur le pétrole. D'un autre côté, nous pourrions revenir sur les mesures inadaptées à la durabilité du monde imposées par l'OMC et autres FMI en relocalisant l'emploi, en diminuant les flux de marchandises et en diminuant globalement notre mobilité.

Cette façon de penser peut paraître originale dans ce monde où l'on nous fait croire que la globalisation est la seule voie. Mais elle me parait la seule viable sur le long terme.


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