Dernière maj le 10/11/2003

Calculons l'ecotaxe en intégrant les externalités dans le prix


En lisant récemment (Novembre 2003) un article de La Tribune traitant des pistes antipollution de l'Automobile, j'ai été frappé par le propos de Carlos Ghosn, le médiatique président de Nissan. Celui-ci déclarait que la pile à combustible ne serait pas disponible avant 2015-2020 car "il faut en baisser la prix de 96%". J'aurais admis que l'on me parle de difficulté technique pour mettre en place la PAC, (difficultés pour se mettre d'accord au niveau mondial sur un standard d'embarquement de l'hydrogène, difficulté pour développer le réseau d'alimentation...) j'accepte moins qu'on me jette une logique de prix à la figure. Dans le même article, le Directeur Général de CITROËN vient confirmer en affirmant que "le client n'est pas disposé à payer plus pour polluer moins"

Ces déductions sont parfaitement exactes dans un monde où rien ne va changer et ou l'on considére que polluer la planète est, certes sales, mais pas dramatique et en tout cas, ne coûte rien. Or maintenant qu'un consensus s'opère sur un réchauffement climatique, qu'on sait qu'il va avoir des conséquences dramatiques pour l'humanité, il n'est plus possible de continuer à raisonner ainsi. Les enjeux révélés par les rapports du GIEC sont tels qu'on ne peut plus laisser la seule loi du marché fixer le prix.

La voiture au pétrole coûte moins chère parcequ'elle est déjà développée et industrialisée mais en fait elle coûte beaucoup plus cher si on rajoute à son prix une partie du coût que va générer le réchauffement climatique.(Particulièrement le coût humain)

Alors quels mécanismes mettre en place pour briser la logique basique de la simple loi du marché?

L'Europe réfléchit actuellement au problème au travers du programme ExternE. Ce programme vise à évaluer et à fixer un prix pour l'ensemble des externalités. Ce programme est trés ambitieux puisqu'il s'agit aussi bien de chiffrer les nuissances par le bruit des aéroports, les risques induits par les centrales nucléaires, les riques de réchauffement climatique liés à nos rejets de GES.

En chiffrant et en intégrant dans le prix tous les coûts cachés des activités humaines on bouscule la hiérachie traditionnelle et on donne au prix une valeur éthique, morale et écologique.

Est il normal de ne mettre dans le prix des combustibles fossiles que les seuls composantes fixés par la loide l'offre et de la demande en omettant l'externalité majeure que va constituer un réchuffement climatique de plusieurs degrés?

Pour moi, il est impossible de continuer à raisonner de cette façon. Intégrons dans l'énergie carbone les écotaxes intégrant le coût du réchauffement à venir et, à contrario, subventionnons massivement afin de la développer rapidement l'énergie Hydrogène et la production d'électricité inépuisable.

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