Comme nous l'avons déjà regretté sur ce site, les émissions de GES du trafic aérien international ont été, sous prétexte de difficultés à les attribuer à un pays précis, exclues du périmètre pris en compte par le protocole de Kyoto.

Pourtant, les émissions de GES dues à l'aviation commerciale ne sont pas négligeables et ne cessent de croître. Elles représentaient, selon une étude de l'IFEN, 2,5% des émissions mondiales de dioxyde de carbone (C02) en l'an 2000, soit 550 millions de tonnes. Un aller-retour Paris-New-York, dans des conditions propices à une bonne efficacité énergétique (charter sans classe affaire fortement rempli), émet près d'une tonne de CO2 par passager. De plus, le transport aérien de voyageurs n'émet pas que du CO2 : les Oxyde d'azote (NOx) émis par les avions réagissent rapidement et ont un impact sur l'effet de serre à la fois réchauffant par la formation d'ozone troposphérique (O3) et refroidissant par la dégradation du Méthane (CH4). Enfin et surtout, la vapeur d'eau émise dans la stratosphère par les avions et qui gènère les grandes trainées de condensation que l'on peut voir dans notre ciel provoque une nébulosité de type cirrus qui est génératrice d'effet de serre.

La Commission Européenne constatant que

• les émissions de CO2 provenant de l'aviation ont augmenté de presque 70% entre 1990 et 2002.
• le trafic aérien international de passagers s'est accru d'environ 14% en 2004
• la flotte aérienne mondiale devrait doubler d'ici 2020,

s'en inquiète et cherche, via une consultation par internet ouverte depuis le 15 mars pour une durée de huit semaines, à connaître l'opinion des citoyens de l'UE sur les mesures envisageables au niveau communautaire pour mettre un frein à la hausse des émissions de CO2 provenant de l'activité aérienne.

Les résultats seront intégrés à une stratégie, mise au point dés cet été, qui se concentrera sur la façon dont les instruments économiques pourraient être utilisés afin de réduire l'impact de l'aviation sur le changement climatique.

Souhaitons que cette initiative de l'UE sorte rapidement du cadre européen et débouche sur des solutions acceptables par l'ensemble de la communauté internationale afin de permettre, comme il se doit, l'intégration du trafic aérien dans le périmètre du protocole de Kyoto.