Dernière maj le 28/10/2005

Quel est l'impact des aerosols?


Les Aérosols sont des particules en suspension dans l'atmosphère. Le plus souvent, ils sont d'origine naturelle, mais l'homme en émet également de belles quantités dans l'atmosphère. Leur impact sur le climat varie selon :

Les aérosols Naturels

Les nuages

Les nuages et les poussières, d'origine volcanique ou autres, sont deux types de production d'aérosols parfaitement naturelle. Leur impact sur le climat est cependant majeur.

Les nuages ont un impact très important sur le climat. Ils sont partie intégrante de la machinerie climatique, et leur effet est dual et dépend à la fois de leur type et de l’ensoleillement qu’ils masquent.

Les nuages permettent également de transporter de grandes quantité d’eau douce à l’intérieur des terres permettant ainsi la vie, mais engendrant parfois aussi la destruction.

Les nuages sont essentiels à la vie sur terre, si nous n’avons aucune possibilité pour influer sur leur cours, nous jouons par contre un rôle dans leur répartition à la surface des zones émergées. En effet, la forêt, par la quantité d’eau qu’elle est capable d’accumuler, peut permettre, par évapotranspiration des végétaux, la formation d’un deuxième cycle de nuages qui permet alors de transporter l’eau plus avant dans les terres. Le déforestation empêche ce second cycle et favorise le ruissellement de l’eau vers les fleuves puis la mer engendrant des inondations parfois dramatiques.

Les éruptions volcaniques

Dans son livre « 2050 Rendez-vous à risques », aux éditions BELIN POUR LA SCIENCE, le géologue Adolphe Nicolas évoque les conséquences de deux éruptions volcaniques majeures :

Les conséquences des éruptions volcaniques sont donc majeures du point de vue climatique. Elles provoquent un effet « hiver nucléaire » en obscurcissant le ciel et en refroidissant l’atmosphère. Ce fut également le cas des nuages engendrés par la chute du météorite qui a provoqué la disparition des dinosaures.

Nous n’avons aucune action possible sur ce type d’Aérosols et ne pouvons que constater leur effet, c’est bien entendu différent pour les aérosols anthropiques dont nous sommes à la source de l’émission.

Les aérosols anthropiques

Outre les gaz à effet de serre, l’homme rejette quantité de gaz et poussières dans l’atmosphère. Des suies, des sulfates, de l’ozone, de l’oxyde d’azote, du dioxyde de soufre, pour n'en retenir que quelques-uns.

Les aérosols anthropiques ont un double effet sur l’atmosphère. Un effet direct d’absorption (cas des aérosols noirs, type suie) ou de répulsion (cas des aérosols blancs de type sulfate) du rayonnement solaire et du rayonnement infrarouge terrestre et un indirect par leur action sur les propriétés microphysiques des nuages et par conséquent sur leur abondance et leur faculté au rayonnement.

Dans les pays dit développés, le problème des aérosols est globalement en voie d'amélioration. Le SMOG londonien des années 50 a vécu, les normes anti-pollution sont devenues plus rigoureuses pour l'industrie, l'automobile et le chauffage. Partout on y controle la qualité de l'air.
Ce n'est pas du tout le cas dans les pays en voie de développement et les satellites nous ont habitué à la visualisation d'un gigantesque nuage grisâtre qui reste en permanence au dessus de l’Asie du sud-Est recouvrant l’Inde et la Chine. Ce nuage est clairement dû aux activités humaines. La plus formidable densité de population, la « manufacture mondiale », vit sous ce nuage, brûlant du bois ou du charbon pour satisfaire ses énormes besoins énergétiques.
Ce nuage affecterait selon toute vraisemblance le régime des pluies sur la région, et, à ce titre aurait un impact important sur le climat local. Des normes environnementales sans doutes un peu laxistes contribuent largement à ce phénomène et nous pouvons nous demander si ce n’est pas avec beaucoup de légèreté pour l’avenir que, attiré par l’appât du gain à court terme apporté par une main d’œuvre à bon marché, nous faisons fabriquer de plus en plus de biens de consommation dans ces pays.

Outre ce cas extrême de rejets d’aérosols dans l’atmosphère, l’impact des aérosols sur le climat reste incertain :

Leur durée de résidence dans la troposphère est généralement courte (les pics d’ozone, par exemple, sont très ponctuels et leur intensité varie chaque jour) et n'excède que rarement quelques jours contrairement aux Gaz à effet de serre qui peuvent durer des siècles (NDLR : les aérosols émis dans les traînées des avions font exception puisqu’ils sont émis dans la stratosphère). Leur effet se fait donc sentir à proximité de leur lieu d’émission, ce qui est notoirement différent des GES.

L’effet des aérosols sur le climat varie en fonction de leur nature et leur couleur. Ainsi, dans son dernier rapport, le GIEC nous dit que  «Le forçage radiatif direct est estimé :

(NDLR : Un forçage radiatif positif réchauffe l’atmosphère, un forçage radiatif négatif le refroidit) »

Les effets des aérosols anthropiques sur le climat sont différents en fonction de leur couleur, de leur altitude dans l'atmosphère et de leur durée de résidence dans la troposphère. Leur effet sur le climat est donc très difficile à évaluer et probablement relativement mineur par rapport aux principaux Gaz à effet de serre. Dans son rapport de 2001, le groupe du GIEC chargé d'évaluer les évolutions du climat penche plutôt pour un forçage radiatif provoqué par les aérosols globalement légèrement négatif (donc refroidissant le sol), mais sans compenser, loin de là le réchauffement liés aux gaz à effet de serre.

Les aérosols anthropiques ont d’avantages d’impacts négatifs sur la santé humaine que sur le climat.

Le rôle sur le climat des aérosols issus des éruptions volcaniques majeures est bien entendu beaucoup plus significatif.

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