Mal de Terre


Par Hubert Reeves et Fréderic Lenoir Editions Sciences Ouvertes SEUIL (Mars 2003).

Lorsque j'ai vu qu'Hubert Reeves, ce grand poéte de l'astro physique que j'admire tant, s'était décidé à publier un recueil d'entretiens sur les maux de notre planète et que le premier de ces maux, selon lui était l'effet de serre, j'ai eu le sentiment d'urgence qui m'a poussé à développer ce site.

Le "Mal de Terre" est un recueil d'entretien entre Hubert Reeves et Frédéric Lenoir. Dans ce recueil il aborde dans un premier temps l'ensemble des maux qui menace notre planète, l'effet de serre, la gestion des déchets, la malnutrition, la disparition massive des espèces, la misère planètaire, puis dans un second temps il nous encourage à l'action en nous fournissant quelques pistes.

De tous les maux qui menace la survie de notre espèce sur la terre, Hubert Reeves considère que "le plus inquiétants est le réchauffement de la planète....Nous sommes engagés dans une gigantesque expérimentation sur le climat à l'échelle de la planète. Nous en observons les effets déjà bien visibles et nous surveillons avec angoisse ceux qui vont survenir..... A propos de cette expérimenation que nous menons sur le climat, il ajoute "Nous sommes dans l'éprouvette. Non seulement nous, mais aussi nos enfants et petits enfants."

Parmi les effets visibles du réchauffement climatique, il cite "la décroissance rapide des surfaces surfaces glacées sur notre planète.... Il montre photographies à l'appui, la diminution spectaculaire des glaciers Alpins, la disparition des neiges du Kilimadjaro... Il évoque ensuite l'augmentation des catastrophes climatiques, l'augmentation du nombre d'inondations et de cyclones dont le nombre a quintuplé dans les 50 dernières années.

Lorsque Fréderic Lenoir lui objecte que cela peut être du à des variations temporaires naturels, Hubert Reeves nous renvoie aux rapports de l'IPPC (GIEC) qui regroupe les travaux de plus de mille scientifiques. et dontIl serait extrêmement imprudent de ne pas prendre les conclusions très au sérieux. Ici le principe de précaution s'impose de façon impérative.. Il nous rappelle enfin enfin l'ampleur du réchauffement prévu par l'IPCC (GIEC) pour laz fin du XXIéme siécle. (de 1,5 à 5°C) sans oublier de préciser que Une différence de quelques degrés n'est pas un changement mineur, loin s'en faut. Lors de la dernière glaciation, avec 5°C en moins, le niveau de la mer avait baissé de 120 mètres, le Canada et l'Europe du nord étaint recouvert de glaciers de plusieurs Km... Il n'omet pas de nous parler du "dragon endormi sous les neiges polaires" le méthane séquestré sous les glaces polaires qui libéré massivement dans l'atmosphère pourrait brutalement accroitre l'effet de serre.

Il nous décrit ensuite les trois scénarios carastrophes qui se présente à nous après 2100 si nous continuons à prendre l'effet de serre à la légère.

  1. Le scénario Désert.
  2. Le scénario Geyser
  3. Le scénario Venus
Ces trois scénarios n'ont rien de réjouissant, dans le scénario désert, la température a augmenté de 10° en 2100. Le désert s'étend à une vitesse trop rapide pour que la majorité de la flore et de la faune puisse survivre. Seule une poignée d'humain resisterait au prix d'une forte climatisation. Dans le scénario Geyser la température a augmenté de plusieurs dizaines de degrés, tous les organismes pluricellulaires disparaissent (insecte compris), seules les bactéries parviennent à survivre. Dans ce scénario, la terre retrouve l'allure qu'elle a eu il y a environ 1 milliards d'années. Le scénario vénus la température augmente de plusieurs centaines de degrés. toutes vie disparait et la surface de la terre pourrait alors ressembler à Venus. (il y fait 400° et il y pleut de l'acide sulfurique) Hypothèse peu probable cependant.

A noter ensuite des pages très interessantes sur les choix énergétiques de la planète, sur le NIMBY (pas dans ma cour) et le NIMTO (pas durant mon mandat électoral), deux notions qui empècheront les démocraties de progresser rapidement.

Suit encore des pages passionantes sur la surpopulation,la pollution et les déchets, l'extinction de la biodiversité et la faim dans monde.

Pour finir il nous incite à l'action en nous engageant dans des mouvements de protection de la nature, en éduquant nos enfants. Il termine son livre par une phrase de Hans Jonas "Agis de telle sorte qu'il existe encore une humanité après toi et aussi longtemps que possible".

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