Le bruit des éoliennes

Bien que les préfectures accordent désormais plus facilement des permis de construire le développement de l'éolien en France n'avance pas aussi rapidement qu'il le faudrait.

Cette gageure résulte, sans doute, de la difficulté de trouver des investisseurs mais aussi au fait que les éoliennes rencontrent, toujours, beaucoup d'oppositions et suscitent nombre d'inquiétudes parmi les populations des communes concernées. Le bruit constitue la récrimination essentielle.

Pourtant, concernant les nuisances sonores, des progrès sensibles ont été réalisés sur les machines de la nouvelle génération. Les constructeurs et installateurs ne manquent pas de le faire savoir et invitent régulièrement les populations à venir constater sur place l'impact visuel et l'absence de nuisances sonores.

Le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) qui regroupe les professionnels de la filière éolienne française nous indique que " Avec les éoliennes modernes, le bruit au niveau du rotor est proche de 100 décibels. Au pied d'une éolienne, le niveau sonore s'élève à 55 décibels. à 500 mètres, il atteint 35 décibels, soit le bruit d'une conversation à voix basse".

L'effort réalisé pour sensibiliser l'opinion et organiser une meilleure concertation avec les habitants risque d'être fortement contrarié par la prise de position à contre-sens de l'Académie de médecine.

En effet, comme Don Quichotte s'attaquait aux moulins à vent, cette dernière s'en prend aux éoliennes, moulins à vent du XXI ^éme siècle.

La lecture d'un article publié le 29 mars par Actu-Environnement nous apprend que, dans un rapport daté du 14 mars 2006 et relatif au " retentissement du fonctionnement des éoliennes sur la santé de l'homme ", l'Académie de médecine estime que "le bruit constitue un vrai risque. Qu'il peut avoir un impact réel et jusqu'ici méconnu, sur la santé de l'homme".

Elle va même plus loin car elle recommande aux pouvoirs publics de :

• "suspendre à titre conservatoire la construction des éoliennes d'une puissance supérieure à 2,5 MW situées à moins de 1500 mètres des habitations".

• "modifier l'article 98 de la loi du 2 juillet 2003 pour que les éoliennes, dès qu'elles dépassent une certaine puissance, soient considérées comme des installations industrielles, et que leur implantation soit désormais soumise à une réglementation spécifique tenant compte des nuisances sonores très particulières qu'elles induisent".

Comme le souligne à juste titre Actu-Environnement, "on peut se demander pourquoi l'Académie ne sollicite pas les autorités en vue de la suspension de la circulation des véhicules à moteurs et du trafic aérien lié aux aéroports qui s'avèrent pourtant responsables de nuisances sonores bien plus importantes ! "

L'Académie de médecine doit vivre dans un autre monde et n'a sans doute pas entendu parler du danger bien plus redoutable que représente le réchauffement climatique et de la nécessité de développer très rapidement les énergies renouvelables.

De deux mots il faut choisir le moindre, alors tout en insistant pour obtenir des normes acoustiques toujours plus exigeantes montons, sans aucune hésitation et sans perdre de temps, des éoliennes partout ou c'est possible et bien sur avec l'accord des populations concernées.