Les régions de Centre, Champagne-Ardennes, Haute-Normandie, Picardie et Poitou-Charentes sont en concurrence pour décrocher la construction sur leur territoire de la première des quatre usines de biocarburants annoncées par le Premier ministre.
Ce développement des biocarburants est imposés par la directive européenne de 2003 qui impose que les biocarburants représentent dans chaque état membre au moins 2% de la consommation de carburants, d'ici à la fin de l'année 2005, 5,75% à la fin de 2010 et 20% en 2020. Comme la France est en retard dans l'application de cette directive, elle doit désormais mettre les "bouchées doubles".
Le Premier ministre a annoncé mercredi 2 février 2005 un triplement de la production de biocarburants d'ici à 2007. Soit une production supplémentaire de 800.000 tonnes (320 000 tonnes pour la filière bioéthanol et 480 000 tonnes pour le biodiesel). A cette date, la France produirait environ 1,2 à 1,3 million de tonnes.
Pour encourager la consommation des biocarburants, ceux-ci bénéficieront d'une exonération de la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP) normalement appliquée aux carburants.
La région Poitou Charentes semble particulièrement interessée, et dispose de nombreux atouts:
Matignon doit faire son choix au printemps entre ces appels d'offres lancés en septembre 2004.
Selon le ministère de l'Agriculture cette augmentation de production des biocarburants, dont le coût pour l'Etat s'élèverait à environ 320 millions d'euros s'ajoutant aux 170 millions d'euros actuels, permettrait d'éviter l'émission de l'équivalent de 3 millions de tonnes de CO2 et de créer ou de maintenir près de 6 000 emplois industriels et agricoles . (NDLR: Et oui les nouvelles énergies de demain créeront de l'emploi.)
Les organisations agricoles, pour leur part, estiment que ce premier plan est insuffisant pour atteindre l'objectif de 5,75% de biocarburants à l'horizon 2010. Une seconde étape du plan biocarburants devrait être programmée après 2007 pour se conformer à cette cible.